Orbe Stellaire
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Le Forum de l'Orbe Stellaire, guilde du royaume des Clairvoyants. Petite guilde au grand coeur :)
 
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 Nouvelle hors wow

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Lühanne
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Lühanne


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MessageSujet: Nouvelle hors wow   Nouvelle hors wow M1611Sam 26 Nov 2011, 14:28

Bonjour à tous. Je vais vous poster une nouvelle que j'ai écrite récemment. Celle-ci met en scène deux peuples : Les Tulks et les Miarles. C'est énormément inspiré de quelque chose que j'ai lu, etj e suis sûr que certains reconnaîtront facilement l'inspiration et j'espère que vous ne m'en voudrez pas pour ce petit plagiat... Bonne lecture Smile

Lühanne - Qui n'est pas une copieuse, nan !




Amlar se tenait sur une colline surplombant un village Tulk. En contrebas, les membres de son peuple, de sa tribu, se préparaient au combat. Ils enfilaient leurs tenues de guerre, affûtaient leurs lames, et formaient des troupes. Le jeune chef poussa un profond soupir tout en se demandant comment ils en étaient arrivés là. Les Tulks étaient un peuple très croyant et, sans pour autant être totalement pacifiste, très peu porté sur l’art de la guerre. Bien sûr, certaines tribus partaient régulièrement en quête de gloire contre certaines créatures étranges qui menaçaient parfois les villages des plaines. Souvent en période d’hiver, ces monstres sans têtes mais avec des yeux sur tout le corps descendaient des montagnes et partaient chercher à manger… Bien souvent parmi les Tulks. Bien que peu développé, ils n’en étaient pas moins organisé et puissant ce qui offrait un vrai défi aux clans les plus belliqueux.
La planète de ce peuple n’était pas très grande, mais très fertile. Elle se nommait Ilkmar, en l’honneur du premier Tulk à en avoir fait le tour. Et un autre peuple partageait ce monde. Bien que plus jeunes, leur évolution avait été plus rapide que celle de leurs aînés, si bien qu’ils avaient déjà quelques technologies impressionnantes. Ils se nommaient les Miarles. Les échanges entre les deux peuplades avaient toujours été amicaux bien que prudent. Les Tulks ne se mélangeaient pas avec leurs voisins, ne les rencontrant qu’en de très rares occasions. Aucune attaque n’avait jamais été reportée, ni aucune disparition suspecte à signaler.
Pourtant, aujourd’hui, les choses avaient changé. Amlar leva haut son marteau rouge ce qui provoqua les acclamations des guerriers de sa tribu.
Les plus puissants et vénérés maîtres des arts mystiques, capables de recevoir des signes des dieux, avaient déclaré les Miarles dangereux et avaient ordonné leur extinction. Pour le bien des Tulks. Là était la volonté des dieux. Amlar ne comprenait pas. Il n’était pas un mystique. La magie et les paroles divines lui étaient refusées. Pour autant, il n’était pas dénué d’intelligence et de logique. Et tout ceci n’était pas logique. Pourquoi les dieux avaient-ils subitement décidés de massacrer un autre peuple quand ils prônaient la tolérance, le respect et la paix ? De plus, contre un peuple qui n’avait jamais émit la moindre menace envers les Tulks ni même été inamical, bien au contraire. Certains parmi les siens disaient que cette demande avait été faite pour éprouver la foi des Tulks. Mais Amlar en doutait. Il ne voulait pas remettre en cause tous les préceptes des mystiques ni même leurs paroles, ou encore les croyances de son peuple. Mais quelque chose n’était pas logique dans tout ça. Les Miarles étaient autant les enfants des dieux que les Tulks. Après tout, les deux peuples étaient nés sur la même planète.
Amlar secoua doucement la tête en revenant au moment présent, puis adressa un bref hochement de tête à son bras droit. Celui-ci lui répondit du même signe puis se plaça devant les soldats et commença à brailler des ordres. Et l’armée se mit en marche. Le jeune chef rejoignit les bataillons et ils prirent la route du temple sacré.



La route jusqu’au temple était longue et fatigante. Il leur faudrait une bonne journée de marche en pressant le pas. Comme le rassemblement avait lieu dans moins de 48 heures, Amlar préférait faire le trajet d’une marche rapide afin de profiter d’un répit une fois sur place. Le regard du jeune chef se perdait dans le vague. Son bras droit éperonna sa monture et le rejoignit.
- Tu sembles soucieux chef.
Amlar opina doucement.
- Est-ce à cause du rassemblement ?
- En parti mon ami… En parti.
Le bras droit se rapprocha et parla à voix basse.
- Doutes-tu toujours des dieux Amlar ?
- Ce n’est pas d’eux dont je doute, mais de l’interprétation de leurs signes. Je croyais que tu partageais mes craintes Telmak.
L’intéressé émit un petit grognement amusé.
- C’était vrai. Mais… Désormais, je ressens… Une espèce d’euphorie à l’idée de partir en guerre. Je suis terriblement impatient d’en découdre et de tester les techniques enseignées par les disciples de Lakir.
Amlar opina sans conviction tout en se rappelant les fameux disciples. Ces Tulks avaient été envoyé par le plus mystique le plus respecté, le grand Lakir, avec un message simple : Préparez-vous à la guerre. Ils avaient utilisé une étrange magie afin d’augmenter la force et l’endurance des guerriers, leur permettant d’apprendre des techniques de combat bien plus brutale et complexes. A coté de cela, ils avaient accordé de nouveaux dons aux mystiques, peu naturels et qui rebutaient franchement Amlar. Malheureusement, le jeune chef n’avait pas eu son mot à dire, et avait dû assisté, impuissant, aux entraînements. Malgré cela, il avait toujours farouchement refusé l’apport magique des disciples sur son propre corps. Mais il était évident que son ami Telmak n’avait pas fait preuve d’autant de prudence.
- Je m’inquiète également pour nos personnes âgées, femmes et enfants qui sont resté au village avec une protection ridicule.
- Pas toutes les femmes mon chef…
Celui-ci coula un regard à son bras droit.
- Qu’entends-tu par là ?
Le second rougit jusqu’au oreilles, visiblement honteux.
- Lasia est avec nous, à l’arrière…
- Quoi ?! Mais elle est folle !
Amlar fit faire demi tour à sa monture, une espèce de grand lézard et se précipita à l’arrière de l’armée.
- Lasia ! Montre-toi !
De longues secondes s’écoulèrent sans que rien ne se passe. Puis, finalement, un lézard s’écarta du groupe et ralentit pour arriver à hauteur du jeune chef. Son cavalier demeura silencieux mais semblait mal à l’aise. Finalement, il laissa sa capuche glisser de sa tête, découvrant le visage de Lasia.
- Que fais-tu ici ? Je t’avais interdit de venir !
L’intéressée plissa les yeux.
- Tu n’as rien à m’interdire mon époux ! Où tu iras, j’irais ! Tu pourras toujours compter sur moi !
Amlar était partagé dans ses sentiments. D’un coté, il était en colère que sa femme le suive jusqu’au temple. De l’autre, il ressentit une brusque bouffée d’amour pour cette délicieuse créature si indépendante et si forte. Il eut envie de la serrer contre lui. Mais il ne pouvait se le permettre en campagne militaire. A la place il se racla la gorge.
- Tu défies mon autorité femme !
- Pour le meilleur et pour le pire. (Lui répondit-elle d’un air taquin.)
Le chef maugréa mais ne répliqua pas. Au lieu de cela, il fit accélérer sa monture pour retourner à l’avant du convoi, invitant sa moitié à le suivre.
Devant l’armée marchait Telmak, discutant avec un Tulk d’une autre tribu. Le bras droit tourna la tête vers le chef et le rejoignit.
- Ah, tu tombes bien. Ya un messager pour toi.
Amlar rejoignit l’inconnu.
- J’écoute.
- J’ai un message pour toi, chef de la tribu Eaux-Tranquilles.
Le messager sortit un parchemin de sa sacoche et le tendit au Tulk. Ce dernier le prit et congédia le messager qui repartit sur un lézard visiblement amélioré par la nouvelle magie des mystiques. Amlar déplia le papier et le parcourut des yeux, sa compagne lisant par-dessus son épaule.
‘ Les dieux nous ont abandonné. Les ténèbres sont devenues notre seule référence. Ne va pas au rendez-vous. Ppour ton bien, et celui de ta tribu.’
Amlar fit face à son épouse. Cette dernière le dévisagea avec angoisse.
- Qu’est-ce que cela signifie ?
- Que mes craintes étaient bien fondées…



Le reste du voyage ce poursuivit dans le calme et en silence. Le trajet fut plus long que prévu. La tribu dut camper à la belle étoile. Ils arrivèrent au lieu de rendez-vous le lendemain, tôt dans la matinée, une trentaine d’heure avant le rassemblement. La nuit avait été courte et tout le monde était exténué. C’est donc d’un pas traînant que les Tulks prirent la direction du camp qui leur avait été attribué. En chemin, Amlar reconnu bon nombre d’autres chefs de clan. Il y avait là Ral le Borgne, qui avait perdu un œil en poursuivrant les créatures des montagnes, mais également Lidvac le Sans-Cœur, Melfis Instinct-Sanglant et le redouté Illvearn. Tous de farouches combattants. Des Tulks qui mettaient les capacités martiales au dessus de tout. Chacun d’eux eut un regard plutôt mauvais à l’égard du jeune Amlar. Mais celui-ci resta bien droit et fier malgré le frisson qui parcourut son corps. Les yeux de ces semblables…. Il repoussa ce genre de pensées et poursuivit sa route. Une fois au camp, les Tulks levèrent les tentes et profitèrent d’un repos sûr et bien mérité.



Amlar se réveilla trois heures après. Il resta un long moment immobile à contempler sa chère et tendre Lasia tout en repensant aux chefs qu’il avait aperçu quelques heures auparavant. Leurs yeux étaient d’un noir effrayant, dépourvues d’âme, contrairement à ceux d’Amlar qui étaient d’un bleu turquoise, comme tout ceux de son peuple. Des bruits à l’extérieur le tirèrent de ses pensées. Le jeune chef se leva doucement et sortit en silence.
- Je t’attendais plus tôt.
Devant lui se tenait Cremlar, chef de la tribu Darnir.
- J’ai préféré me faire désirer…
Les deux Tulks se dévisagèrent un long moment avec une pointe de méfiance. Puis, Cremlar éclata de rire et serra son ami dans ses bras. Amlar rit à son tour et tapota le dos de son plus vieil et fidèle ami.
- C’est bon de te revoir… ça fait longtemps.
- C’est toi qui ne passes jamais ! (Rétorqua Amlar avec un sourire.)
Cremalr haussa les épaules.
- Tu sais ce que c’est ! Pas envie de me perdre dans ton patelin paumé !
Ils rirent de bon cœur et s’éloignèrent pour laisser la tribu d’Amlar, les Eaux-Tranquilles, se reposer. Cremlar reprit son sérieux.
- Tu sais pourquoi nous avons été réunis ?
Amlar secoua doucement la tête.
- Aucune idée.
- Et bien figure-toi que moi je le sais. Une information qui me vient de Melfis. Officieusement bien sûr.
Le chef Eaux-tranquilles regarda son ami.
- Il te fait confiance ?
- Ma tribu a été chargée… (Cremlar baissa les yeux et chercha ses mots.) De la purification de notre frontière avec les Miarles… En collaboration avec le clan Instinct-Sanglant…
Amlar recula de quelques pas, écoeuré.
- Comment as-tu pu ?!
- Amlar ! Les tiens ne sont-ils pas en ce moment même sur le chemin de la guerre ?!
L’intéresse grogna, mais ne répondit rien et regarda le sol avec honte.
- Tu sais très bien que je devais le faire, pour le bien des miens… ça ne m’amuse pas de le faire ! Je me souviens très bien de toute l’aide que les Miarles nous ont apportée ce terrible hiver. Mais si j’avais désobéi…
Amlar posa une main compatissante sur l’épaule de son compagnon.
- Je le sais… Pardonne-moi d’avoir douté.
- Ce n’est rien mon ami.
- Dis-moi. Pourquoi cette réunion ? Purquoi tant d’urgence ?
Cremlar prit une inspiration.
- Lakir a décidé de nommer un chef qui unifiera les clans Tulks et les mènera à la guerre. Bien que le choix ne soit pas posé, Melfis m’a dit qu’il serait le prochain dirigeant de notre peuple.
Amlar en resta bouche bée.
- C’est de la folie… Melfis est un fou ! Il ne reconnaît que la force brute !
- Je ne le sais que trop bien mon ami. Mais si je voulais te prévenir, c’était également pour te mettre en garde. Il m’a bien fait comprendre qu’il ne tolérerait aucune rébellion ni rien qui puisse remettre son autorité en question. L’un des miens a osé se dresser contre lui lors de notre chasse, et il l’a décapité d’un coup de hache sans une once de regret. Et il m’a ensuite défié du regard d’en dire quelque chose…
- Et... (Le chef Eaux-Tranquilles déglutit.) Qu’as-tu fait ?
- Je l’ai dévisagé avec dégoût. Mais aussitôt, les siens nous ont encerclés. Alors je me suis mis en selle et je lui ai simplement demandé de laisser gérer ceux de ma tribu moi-même la prochaine fois. Le défier n’aurait servit à rien…
Son compagnon opina.
- Il vous aurait tué sans remord… Autrefois… (Il soupira.) Autrefois, il n’aurait pas osé.
- Tu as vu leurs yeux ? Leurs tailles ?
A nouveau, Amlar opina.
- Ils changent… Et pas en bien. J’ai noté que ceux de mon clan prenaient doucement mais sûrement le même chemin… (Cremlar soupira.)
- Les miens aussi. (Le silence s’installa durant de longues secondes.) Nous devons faire quelque chose.
Cremlar laissa sa tête retomber et ses épaules s’affaisser.
- Nous ne pouvons qu’attendre. Peut-être une occasion s’offrira t-elle à nous. Mais en attendant… Toute action contre Lakir ou Melfis serait un pur suicide. Tant que nous n’avons pas toutes les cartes en main, mieux vaut se montrer prudent… Et docile.
Un messager s’approcha des deux chefs et s’inclina humblement, non sans offrir un regard sombre à Amlar.
- Mon chef Melfis t’offre ses plus sincères salutations Cremlar. Et il t’invite fortement à le rejoindre sous sa tente au plus vite. Il souhaiterait t’entretenir d’un sujet important !
- Bien… Dis-lui que j’arrive immédiatement.
Le messager salua et repartit au pas de course. Les deux chefs le regardèrent s’éloigner en silence. Cremlar donna une tape affectueuse sur l’épaule de son ami.
- Fais attention à toi. On se reverra peut-être plus tard. Sinon, à demain, pour le rendez-vous.
- Oui. Sois prudent aussi mon ami.
Cremlar opina et s’éloigna d’une démarche droite, bien que légèrement mal assurée. Il prit une profonde inspiration pour se redonner de la constance et poursuivit sa route, passant hors du champ de vision d’Amlar. Ce dernier secoua doucement la tête et prit la direction de son camp. Mais alors qu’il faisait un pas, un petit sifflement retint son attention. Le jeune chef regarda autour de lui, cherchant la provenance de ce son. Sur sa droite, entre deux planches de bois, deux yeux d’un violet inquiétant le scrutaient. Il s’approcha doucement, avec prudence.
- Amlar… Mon maître souhaiterait s’entretenir avec toi…Loin desoreilles ou regards indiscrets !
- Quand ? Et où ?
L’inconnu resta silencieux un instant et ferma les yeux. Amlar attendit. Finalement, le messager reprit.
- Sur la colline, dans moins d’une demi heure.
- Qui est ton maître ?
Seul le silence lui répondit. Amlar fit le tour de la barrière, mais il ne retrouva pas le messager. Celui-ci avait filé. Il poussa un soupir en se grattant la tête et reporta son attention sur la colline surplombant le temple où la réunion se tiendrait le lendemain. Etait-ce un piège ? Il décida que non. Tuer le chef d’une tribu la veille d’un rassemblement si important serait d’une idiotie énorme. Même s’il s’agissait d’un réfractaire. Amlar prit donc la direction de la colline.



Une tente rudimentaire était montée près du sommet de la colline, sur le versant opposé au temple. Amlar hésita une seconde, regardant les signes sur les peaux de bêtes. Mais il n’y en avait aucun. Il haussa les épaules et fit glisser les pans de la tente avant d’y entrer. Une lourde odeur de moisissure provenant d’un chaudron empestait l’air. Il faisait une chaleur étouffante, ce qui n’arrangeait en rien la chose. De plus, une épaisse fumée s’échappait de la mixture et brouillait la vision du jeune Tulk. Celui-ci plissa les yeux et appela.
- Hého ? Ya quelqu’un ?
Un fracas métallique lui répondit et un Tulk d’un âge proche du sien sortit de derrière une pile d’ustensile.
Malgré sa jeunesse, le mystique –car il ne pouvait s’agir qu’un mystique- avait des rides et les cheveux d’une blanc éclatant. Il posa sur le chef un regard d’un violet étrange et l’invita à le suivre. Il offrit un siège à son invité et s’approcha d’une table ou une infusion chauffait.
- Je te sers quelque chose ?
- Non merci… (Amlar fouilla sa mémoire.) Xorl n’est-ce pas ? L’apprenti privilégié de Lakir…
L’hôte inclina la tête sur le coté dans un geste de questionnement avant d’opiner.
- Je me demandais si tu m’avais reconnu chef Amlar.
Xorl se servit une tasse d’une liquide poisseux et s’installa sur un fauteuil en piteux état avant de siroter tranquillement sa mixture.
- Je t’avais dit de ne pas venir.
Amlar écarquilla les yeux.
- Le message sur les ténèbres… il était de toi ?
L’hôte acquiesça doucement.
- Mais je savais que tu ne m’écouterais pas.
- Pourquoi ? Que je sache, tu m’as toujours méprisé car j’ai retardé ta formation et avait préféré un autre pour seconder Lakir.
Xorl haussa les épaules.
- En définitive, il m’a choisit. (Il but une longue gorgée avec un horrible bruit de succion.) Je t’en ai voulu oui, mais j’ai toujours respecté ton indépendance et tes idéaux. Si proche de ceux de ton père.
Amlar attendit la suite. Mais voyant que son hôte n’était pas décidé à poursuivre, il prit la parole.
- Que me veux-tu ?
- Sais-tu le pourquoi d’un tel rassemblement ?
Les mots de Cremlar revinrent à l’esprit du jeune chef. Pouvait-il faire confiance à l’apprenti de Lakir ? Il jugea que non, et décida de ne pas trop lui en dévoiler.
- Je suppose qu’il s’agit de l’effort de guerre à l’encontre des Miarles.
L’hôte reposa sa tasse.
- Plutôt de l’élection d’un Seigneur de guerre. L’un de tes comparses, Melfis, sera choisit pour devenir le Seigneur des Tulks. Il emmènera effectivement les troupes au combat, mais restructurera complètement notre peuple pour l’emmener vers un âge militaire.
-… Pourquoi faire ?
- Servir l’ambition de Lakir.
- Que compte-il faire ? Une fois les Miarles vaincus, que restera t-il à combattre ? Les géants des montagnes ? Et après ?
- Les habitants de cette planète et l’existence même de ce monde ne sont rien pour Lakir.
Amlar dévisagea Xorl avec suspicion mais ne vit aucune traîtrise dans son regard. Il déglutit.
- Pourquoi me dis-tu tout ça ? Qu’est-ce que cela change ? Et qu’est-ce que cela t’apporte ?
L’apprenti prit une profonde inspiration.
- Je vais tout te raconter. Mais avant cela, je vais te demander quelque chose qui est en contradiction totale avec tout ce que tu crois. Me faire entièrement confiance à moi et démentir les propos des mystiques rapportant la parole des dieux.
- Es-tu fou ?! Ce que tu dis là est blasphème ! (Hurla t-il tout en se redressant de toute sa hauteur.)
- Ne joue pas les idiots chef des Eaux-Tranquilles. Je sais très bien que tu ne veux pas de cet âge militaire et que tu ressens que quelque chose cloche. Ne trouves-tu pas étrange tout ce qui se passe autour de nous depuis des mois ?
Amlar se força au calme, laissant les battements de ses cœurs diminuer et il reprit place.
- Je me questionne effectivement. Et j’en suis venu à émettre des réserves aux propos des mystiques… Mais…je…
Xorl leva la main pour demander le silence et Amlar obéit. Quelque chose chez son hôte lui disait de lui faire confiance et d’avoir foi en ses paroles.
- Les mystiques sont les adeptes de la magie de notre peuple et ont l’immense pouvoir de ressentir les dieux et pouvoir transmettre leur volonté. Lakir faisait des cures sans boire ni manger afin d’atteindre un état de clairvoyance extrême et ce de plus de plus souvent et de manière plus rudes. Et un jour, il s’est réveillé et nous a dit avoir fais plus qu’écouté les dieux, il avait pu parler avec eux. Mais plus que ça, ils lui promettaient une symbiose parfaite, une union,s’il poursuivait ces rituels et allait plus loin encore. Un savoir infini. A partir de là, il c’est montré beaucoup plus distant et froid. Il a commencé à parler tout seul, comme s’il s’adressait aux dieux, mais en étant éveillé.
Après quelques semaines, il c’est mit à avoir une haine envers les Miarles, sans raison apparente. Puis, il a décrété que les dieux nous ordonnaient de reprendre notre monde, et que ces créatures n’avaient jamais été leurs enfants, mais ceux du démon. Et que pour nous offrir la victoire, ils nous offraient de nouveaux pouvoirs. Une nouvelle puissance, la leur, celle qui nous permettrait de nous élever à un rang égal au leur. Lakir a formé tous ces disciples. Il nous a partagé une vision d’une discussion avec l’un des dieux. Tous l’ont suivit. Même moi. Lakir a alors déclaré la guerre aux Miarles. Mais, étant son apprenti le plus proche, il m’a partagé plus qu’il ne l’aurait voulu. J’ai surpris une de ces discussions en solitaire. Sauf qu’investit du pouvoir de mon maître, j’ai pu voir l’entité à qui il s’adressait. Elle n’avait rien de somptueuse ou céleste. C’était un véritable monstre, aux yeux d’un noir de jais, aux cornes saillants de tout son corps gris. La seule chose que je ressentais de sa part était le néant. Lakir et cette chose parlaient du futur.
Xorl prit un instant pour ordonner ses pensées et reprendre son souffle.
- Le mieux serait que je te montre…
Amlar resta interdit quelques secondes.
- Comment ?
Son hôte tendit la main et le jeune chef fit de même.
- Ferme les yeux et fait le vide dans ton esprit, Amlar.
L’intéressé obéit. Au début, il ne se passa rien. Puis, il sentit un courant électrique parcourir son corps, provenant de l’apprenti. De petites décharges passèrent entre eux. Puis, un flot d’image arriva. Elles s’animèrent et tourbillonnèrent autour d’Amlar. Celui-ci commença à paniquer.
- Garde les yeux fermés !
Malgré son envie de désobéir, le jeune chef n’en fit rien et laissa les images l’engloutir.


« Lakir se tenait seul, debout dans son bureau, devant un livre dont il tournait lentement les pages, comme s’il était plus sacré que sa propre vie. Xorl s’avançait vers son maître. Mais alors qu’il allait pénétrer dans la pièce, un nuage de souffre apparut de nulle part et une créature grise au corps recouvert de cornes jaillit du néant. L’apprenti se cacha derrière des caisses et resta silencieux.
- Les choses avancent-elles mon ami ?
Lakir se retourna et s’inclina respectueusement devant l’étrange entité.
- Tout à fait Seigneur. La guerre est sur le point d’éclater.
La créature hocha la tête.
- Bien, bien. Et concernant notre autre affaire ? As-tu prit les dispositions nécessaires ?
- Oui Maître. Une audience publique qui élira un Seigneur du peuple Tulk. Et vous qui régnerez dans l’ombre par mon intermédiaire.
- Oh, mais non Lakir. C’est toi qui régneras. Seul. Je ne serais que la personne à qui tu devras répondre dans le grand plan. Mais toi seul seras le chef des Tulks.
Lakir s’inclina bien bas.
- Je vous remercie Maître.
L’entité sourit et joua des mains pour faire apparaître une urne d’où s’échappait une brume noirâtre et qu’il tendit au Tulk.
- Prends ça.
- Qu’est-ce Seigneur ?
Dit Lakir tout en attrapant l’objet.
- Le stade suivant de la corruption des tiens. Cela décuplera leurs forces. Fais leur boire en signe d’allégeance durant l’institution du Seigneur de guerre. Et ils te seront tous soumis. Des esclaves loyaux. A jamais !
L’entité éclata d’un rire effrayant, aussitôt imité par Lakir. »


Les images s’arrêtèrent de tournoyer, laissant Amlar pantois et tremblant. Xorl toussa fortement et s’accrocha presque désespérément à la table afin de reprendre son souffle. Amlar, le visage creusé, dévisagea l’apprenti.
- Est-ce… Vrai ?... (Il marqua une pause.) Tout ce qui ce passe serait planifié par… Ce… Cette chose ?!
Xorl opina doucement, du dégoût dans le regard.
- Et elle manipule Lakir depuis le début pour arriver à ses fins…
- Non…
Amlar sursauta devant la faible voix de Xorl.
- Tu n’as rien compris… Il n’est pas manipulé….C’est lui qui manipule notre peuple depuis le début… Il est prêt à tout, même vendre son âme et les nôtres pour obtenir un pouvoir plus grand !
Amlar serra les poings jusqu’à s’en faire saigner les paumes.
- Pourquoi ! Pourquoi me dire tout ça ?! Pourquoi prends-tu un tel risque ?...
- Je ne peux le contrer… Mais je ne peux pas rester sans rien faire. Ce fardeau est le tien maintenant Amlar… (Il toussa de nouveau.) Et maintenant, va… Avant qu’ils ne viennent ici…
- Qui ?
- Lakir… Le transfert de souvenirs est un sort… Qui consomme et dégage énormément de magie… Lakir sera bientôt là… Et il ne doit surtout pas te trouver…
Amlar cracha.
- Tu ne crois quand même pas que je vais te laisser ici, à sa merci ?...
- Tu n’as pas le choix ! Tu dois l’empêcher d’arriver à ses fins ! Ne bois pas au calice… Ne le bois surtout pas…
Le jeune chef resta immobile un petit moment avant de s’approcher de l’apprenti.
- Appuie-toi sur moi, je vais te faire sortir d’ici.
- Non !
Xorl repoussa Amlar avec une force qui impressionna le jeune chef. Puis il concentra sa magie et une violente bourrasque balaya la tente. Amlar poussa un cri alors que le vent le soulevait et le soufflait loin. Il fit un roulé boulé en dévalant la colline et atterrit dans des buissons. Le chef prit un instant pour reprendre ses esprits et se redressa à temps pour voir les mystiques arriver. Il se camoufla et regarda avec horreur Lakir et ses disciples traîner Xorl au dehors de sa tente et le torturer. Lakir se pencha au dessus du corps mutilé et murmura quelque chose qu’Amalr ne put entendre. Xorl releva la tête et une étrange sphère s’échappa de sa main et frappa Lakir. Ce dernier recula d’un pas en grognant avant de frapper son ancien apprenti. Il lui murmura quelques mots avant de sortir une épée. Et avec un rire mauvais, il le décapita. De longues secondes s’écoulèrent sans que personne ne bouge. Puis, les disciples repartirent. Seul Lakir resta. Il contempla le corps décapité avec un plaisir malsain. Puis, ses yeux se posèrent sur Amlar. Le Tulk retint son souffle et s’immobilisa complètement, effrayé. Lakir s’approcha doucement d’un air suspicieux.
Une voix ’interpella à quelques mètres des buissons.
- Maître ?
Lakir se retourna et opina avant de prendre la direction du temple.
Le chef des Eaux-Tranquilles tomba à genou et s’autorisa de nouveau à respirer. De longues minutes s’écoulèrent avant qu’il ne décide à se relever. D’un pas maladroit, il retourna à son camp, évitant soigneusement le lieu du massacre. Le corps avait été emporté, mais du sang imbibait toujours le sol.
Une fois dans sa tente, il s’écroula sur sa paillasse et se recroquevilla en position fœtale. Lasia le rejoignit quelques heures plus tard et se blottit contre lui.
- Que se passe t-il ?
Il lui fit face, la peur toujours présente dans son regard. Mais aussi l’hésitation.
- J’ai… Appris des choses… Très inquiétante.
Elle le dévisagea longuement.
- Raconte moi…



C’était enfin le jour du rassemblement. Tous les clans se réunissaient aux abords du temple. La structure était immense et à ciel ouvert, sur une légère hauteur. Elle permettait facilement à tous de voir le grand Lakir. Ce dernier discutait avec ses disciples, jetant de temps à autres des regards vers les Tulks et plus particulièrement Melfis. Amlar se fraya un chemin avec son clan vers celui des Darnir. Là, il se posta devant son ami, Cremlar et lui glissa quelques mots à l’oreille.
- J’ai à te parler. En privé.
- ça ne peut pas attendre ?
- J’en doute.
Cremlar fit la moue.
- Bon, d’accord. Mais vite Amlar. Notre absence à l’institution du Seigneur des Tulks ferait mauvais effet.
- Y’en a pas pour longtemps.
Les deux chefs s’éloignèrent sous le regard angoissé mais déterminé de Lasia. La femme détourna les yeux et reporta son attention sur Lakir.


Cremlar et Amlar s’arrêtèrent, et ce dernier vérifia qu’ils étaient bien seul. Une fois fait, il s’approcha de son ami.
- Bien, je t’écoute Amlar.
- Avant toute chose, j’aimerais savoir ce que Melfis voulait de toi hier.
Le chef Darnir poussa un soupir.
- C’était pour ça ? Si tu avais attendu, tu l’aurais sût. Il m’a proposé d’être son bras droit… Et j’ai accepté.
Amlar considéra la réponse.
- Pourquoi toi ? Et pourquoi avoir dit oui ?
L’intéresse leva les bras au ciel.
- Quel autre choix avais-je Amlar ? Pour l’heure, il faut se montrer prudent et docile. Je te l’ai dit hier. Si je suis proche de Melfis, je pourrais l’influencer d’une manière ou d’une autre. Et je pense que s’il m’a choisit, c’est pour avoir un œil sur moi et avoir peut être une pression sur toi…
- Sur moi ?
- Oui. Il pense que tu es une épine dans le pied des Tulks et il compte sur moi et notre amitié pour te faire voir la… La clarté… (Cracha t-il avec dégoût.)
Amlar demeura silencieux un long moment.
- Jure moi que tu ne partages pas leur vision…
Cremlar soupira.
- Si c’était le cas, nous n’aurions pas cette discussion.
Amlar opina.
- Tu dis vrai. Pardonne moi mon ami. Je deviens paranoïaque…
- Tu es tout excusé. (Il lui tendit la main, et son compagnon la serra avec vigueur.) Que voulais-tu me dire ?
Amlar fit quelque pas, cherchant ses mots. Il prit une profonde inspiration, sachant que ça serait dur.
- J’ai découvert le fin de mot de toute l’histoire. Je ne peux pas te dire grand-chose. Mais sache qu’ils vont proposer à chaque personne présente de boire à un calice. (Il fit face à son ami.) Pour l’amour de tout ce qui est précieux en ce bas monde, refuse. Pour toi, mais également pour les tiens.
- Pourquoi ? Qu’est-ce que c’est ?
Mais Amlar leva la main pour intimer le silence au chef Darnir.
- Ensuite… Un événement d’une très grande importance pour l’avenir de notre peuple va se dérouler, en parallèle de l’avènement du Seigneur de guerre. A ce moment là, quoi qu’il puisse arriver, je vais te demander une chose. Très simple.
Cremlar s’humecta les lèvres, nerveux.
- Dis moi…
Amlar plongea son regard dans celui de son ami, un regard dur, sans trace de joie. Cremlar pu même y lire de la peur, et une grande résignation.
- N’intervient pas.
Un cor résonna, annonçant l’imminence de la réunion. Le chef Darnir sursauta alors que son compagnon prenait la direction du temple.
- Attend ! Que vas-t-il se passer ? Amlar !
L’intéressé fit face au chef Darnir.
- Tu sauras quand tu le verras. Lasia a un mot pour toi. Elle te le donnera au moment opportun.
Cremlar déglutit et se résigna.
- Je t’en prie, ne fais rien d’insensé Amlar…
Celui-ci lui offrit un sourire sans joie.
- Je ne ferais que ce qui doit être fait. Allez, viens. Comme tu l’as dit, deux chefs absents à un rassemblement si important, c’est du plus mauvais effet.
Les deux chefs retournèrent au temple en silence, le cœur lourd.




Lakir leva les mains pour réclamer le silence. Dans les secondes qui suivirent, chaque Tulk leva les yeux et les posa sur le grand mystique. Le calme s’installa et Lakir en profita pour lever haut un calice fait dans un matériau étrange et d’où s’échappait une étrange brume noire.
- Mes amis. Si je vous ai tous réunis ici aujourd’hui, c’est pour offrir un nouveau tournant à notre peuple. Vous le savez, rien n’a jamais plus compté pour moi que d’offrir sagesse et clairvoyance aux Tulks. Tout comme vous, j’ai d’abord été horrifié d’apprendre que les Miarles n’étaient pas les fils des dieux, mais ceux du diable, prêt à frapper, attendant la moindre faiblesse de notre part afin de nous offrir en pâtures à leurs seigneurs maléfiques. Mais nos dieux nous ont prévenu ! Ils nous ont donné une chance de changer cet horrible destin ! Et c’est ce que nous allons faire !
Nos premières actions contre les Miarles ont été des victoires écrasantes. Mais, ne vous reposez pas sur vos lauriers. Ils sont nombreux, intelligents, et puissants ! Nous n’avons plus l’effet de surprise pour nous ! Aussi, nous devons changer notre façon de faire afin de les surprendre à nouveau et d’être sûr d’en sortir victorieux ! Et voici comment !
Premièrement, nous allons élire un Seigneur de guerre, qui sera chargé de fédérer nos différentes tribus afin d’en faire une puissante armée, terrible et unifiée ! Eparpillés, nous sommes faibles ! Mais ensemble, les Miarles ne pourront pas nous résister ! Ceux qui se sentent les épaules pour remplir ce rôle, avancez-vous !
Divers chefs de clans s’avancèrent pour prétendre au nouveau grade proposé par Lakir. Ce dernier échangea un regard complice avec Melfis avant de reporter son attention sur son peuple.
- Personne d’autre ? Bien ! Je laisserais chaque candidat énoncés les raisons qui feraient de lui le Seigneur idéal. Puis, le cercle des mystiques fera un vote, et nous élirons notre nouveau chef !
Des acclamations parcoururent la foule, donnant la nausée à Amlar. Mais celui-ci garda un visage impassible et écouta en silence les discours des candidats. Sans surprise pour lui, Melfis fut choisit, provoquant à nouveau les vivas de la foule. Lakir ordonna à nouveau le silence, qui fut plus long à retomber. Une fois le calme revenu, il montra à nouveau le calice qui intrigua tout le monde.
- Passons à la seconde chose ! L’un des dieux m’a apprit des sortilèges et des compétences uniques, que j’ai partagé avec vous, augmentant notre puissance. Et bien, ce même Seigneur m’a fait un nouveau don ! Un don d’une telle puissance que je n’en croyais pas mes yeux ! Il m’a ordonné de la partager avec vous ! Et m’a assuré qu’avec l’unification de notre peuple, ce pouvoir prendrait toute sa valeur, et nous accorderait la victoire sur nos ennemis, les enfants du diable ! Alors, mes frères, aujourd’hui je vous tends ce calice et vous offre ce pouvoir divin !
Le mystique fit face à Melfis.
- Seigneur de guerre. Veux-tu être le premier à nous faire cet honneur ? A goûter à ce pouvoir divin ?
L’intéressé s’avança vers Larkir.
- Je le veux ! C’est un grand honneur !
Et il attrapa le calice avant de le porter à sa bouche. Aussitôt, une hache de jet frappa l’objet qui échappa des mains du Seigneur nouvellement nommé pour se vider au sol, brûlant la pierre et émettant une odeur nauséabonde.
- Qui oses ?!
- Moi ! (Hurla une voix.)
Amlar s’avança au milieu du temple, sous le regard stupéfait de tous. Cremlar fit un pas en avant mais Lasia referma sa main sur son avant bras et elle hocha la tête négativement.
- Ils vont le tuer… (Murmura t-il.)
- C’est son choix Cremlar…
Elle lui tendit un bout de parchemin qu’il attrapa.
- Ne l’ouvre pas maintenant… Pour lui…
Malgré son envie de dire non, le chef Darnir opina doucement et reporta son regard sur son ami.
- Amlar ! Pauvre fou !
Les yeux de Lakir étaient injectés de sang.
- As-tu la moindre idée de ce que tu viens de faire ?!
Melfis ajouta :
- Je vais te tuer !
Amlar répondit d’un simple haussement d’épaule et leva les bras pour attirer l’attention sur lui.
- Je ne peux pas rester plus longtemps sans rien faire, à laisser l’avenir de mon peuple se perdre dans les ténèbres !
Des murmures inquiets s’élevèrent.
- Jamais je n’ai eu autant honte des miens ! (Il pointa du doigt Lakir.) Cet homme n’agit pas pour votre bien, mais pour le sien ! Son breuvage vous rendra peut-être plus puissant, mais il corrompra votre âme et vous asservira ! Vous deviendrez les pantins de Lakir !
L’intéressé déglutit mais tenta de conserver une mine impassible.
- Voyons, je ne vois pas de quoi tu veux parler Amlar.
- Si cette potion est bien ce que tu prétends, alors ça ne te dérangera pas d’en boire en premier !
Le mystique écarquilla les yeux de terreur.
- Je… De… Quoi ?!
Amlar dépassa un Melfis au visage noir et attrapa le calice. Il en regarda le contenu et le tendit à Lakir.
- Il en reste encore un peu. Bois donc ! (Il attendit, mais voyant l’hésitation du mystique, il insista.) Et bien ? Qu’attends-tu ?!
- Sois maudit, chef des Eaux-Tranquilles… (Murmura t-il entre ses dents, juste assez fort pour que le concerné l’entende.) Sois maudit !
Dans un excès de rage, Lakir envoya un éclair noir sur le jeune impétueux, l’envoyant bouler dans le temple. Aussitôt, Melfis poussa un puissant cri et chargea. Amlar se redressa maladroitement, légèrement sonné et regarda autour de lui. Il fit non de la tête à sa femme et son ami avant de charger à son tour. L’attaque de Melfis manqua le faire tomber. Mais il tint bon et lui envoya un puissant uppercut dans le menton. Son adversaire recula d’un pas et secoua la tête pour se remettre les idées en place avant de plaquer le jeune chef.
- Par ta faute, tous mes rêves s’envolent, tu vas le payer !
La foule hurlait, réclamant du sang. Amlar avait vraiment pitié d’eux. Ils n’avaient plus rien de noble… Cette pensée exacerba sa colère. Il appuya de ses deux pieds sur le ventre de son ennemi et le repoussa violement sur plusieurs mètres. Ce dernier fit des roulés boulés avec de se remettre debout. Il cracha de la salive et du sang et son corps fut secoué d’un spasme. Il jeta un regard de haine au jeune chef Eaux-Tranquilles.
- T-toi… Mais qu’est-ce que vous attendez vous autres ? Tuez le !
Aussitôt, les Instinct-Sanglant envahirent la place centrale en hurlant, les armes au poing. Au même moment, la tribu d’Amlar fit de même et les deux clans se dévisagèrent longuement sans bouger. Melfis poussa un grognement menaçant. Amlar n’y répondit que d’un regard méprisant. Puis, il fit face à son peuple alors que les guerriers au centre du temple reculaient lentement, aux aguets, prêt à sauter.
- Voyez ! Ecoutez moi mes frères. Ils veulent m’empêcher de vous dire la vérité. Lakir n’ose boire cette potion miraculeuse ! Elle vous aurait changé en esclave !
L’intéressé fronçait le nez de haine. Il se tourna vers Melfis.
- Tue-le ! (Dit-il d’une voix que seul le Seigneur put entendre.
Ce dernier retourna immédiatement à l’assaut, imité par son clan. Les Guerriers Eaux-Tranquilles s’interposèrent pour protéger leur chef. L’un d’eux envoya une hache à Amlar. Le jeune chef l’attrapa au vol et se mit aussitôt en position pour intercepter son adversaire. Malfis le chargea avec une rage infinie qui brouillait ses pensées. Amlar attendit le dernier moment pour se décaler, et avec une précision effrayante, sectionna la tête du Seigneur de guerre. Celui-ci continua sur quelques pas avant de s’écrouler, mort.
- La liberté ! Voilà ce que je vous offre mes frères ! Libre !
Les corps des deux clans s’entassaient dans les temples tandis que les autres tribus regardaient, incertaines. Amlar se rapprocha de Lakir.
- Ton règne est fini, monstre.
Le mystique considéra un instant son adversaire, comme on examinerait un insecte, puis éclata de rire.
- Que tu crois Amlar ! Tu n’as fais que retarder l’inévitable ! Ils ne te suivront pas ! Tu n’as aucune preuve !
Dans le brouhaha de la bataille, Amlar avait du mal à entendre son ennemi. Il monta les marches les séparant et ils se tournèrent autour, se jaugeant mutuellement.
- Une fois que je me serais débarrassé de toi, ils seront mes esclaves pour l’éternité. Je serais leur dieu ! Et toi mon ami, tu vas pouvoir tâter de la puissance divine qui est en ma possession !
Aussitôt, un éclair noir jaillit des mains du mage et frappa le guerrier en pleine poitrine. Les divers tribus avaient séparés les survivants des clans Eaux-Tranquilles et Instinct-Sanglant, et observaient maintenant le combat. Amlar secoua la tête, sonné, mais repartit au combat rapidement. Mais il fut de nouveau repoussé. Lakir fit léviter le corps de son ennemi.
- Tu es faible Amlar !
Il l’envoya contre un pylône avant de le ramener vers lui.
- Pathétique !
Le mystique écrasa son adversaire contre le sol. Il n’avait pas l’air d’avoir remarqué le calme qui s’était emparé de la foule.
- Si tu étais resté tranquille, les choses se seraient mieux passées ! Mais tu as refusé de goûter à mon essence divine. Et désormais, tu vas mourir ! Personne ne se souviendra de toi, de ton sacrifice !
Il fit valdinguer le corps sans défense un peu partout dans le temple avant de remarquer les regards braqués sur lui. Il relâcha alors son ennemi qui retomba au sol, dans un état pitoyable. Lakir se passa la langue sur les lèvres et balbutia.
- Mais… Je suis généreux. Aussi, je vais t’offrir une seconde chance… D’honorer les dieux.
Amlar se mit sur le ventre et se redressa péniblement, crachant du sang. Son corps était couvert de plaies et de contusions et l’un de ses yeux était crevé. Pourtant, il se tint fièrement.
- Qu’en dis-tu ?
Pour toute réponse, le jeune chef cracha. Lakir vit rouge. Il leva les mains et augmenta sa voix par magie.
- Vous voyez ? Ce pauvre fou ose défier les dieux ! Je lui ai offert une chance de salut, et il l’a refusé !
Il concentra son pouvoir dans ses mains, créant des arcs électriques.
- Je n’ai d’autre choix que de me débarrasser de lui, pour notre bien à tous !
Des frissons d’angoisses parcoururent l’assemblée. Tous reculèrent, apeurés. Sauf ceux du clan d’Amlar qui firent bouclier de leurs corps. Lasia agrippa la main de Cremlar.
- N’oublie pas ta promesse… Et le parchemin.
Et elle le lâcha pour se précipiter aux cotés de son époux. Celui-ci prit une profonde inspiration.
- Les dieux prônent la tolérance, la paix, l’amour et le respect ! Toi tu ne sers que tes seuls dessins ! Et jamais je ne te laisserais réduire notre peuple en esclavage pour ta gloire personnelle !
Il poussa un hurlement et chargea avec les restes de son clan.
- Pauvre idiot ! Tu ne peux empêcher l’inéluctable ! Dommage, tu ne seras pas là pour voir notre peuple aux services de mon maître !
Lakir laissa son énergie s’embraser et la déchargea sur le groupe face à lui. Il les repoussa tous et en tua plusieurs sur le coup. Puis, il envoya des boules de feu sur les survivants, prenant plaisir à les faire souffrir dans un horrible brasier. Certains chefs et leurs clans souriaient devant ce spectacle. D’autres avaient simplement l’air horrifié. Et personne n’osait intervenir, ne sachant comment démêler le vrai du faux.
Lakir rejoignit le jeune Amlar et sourit férocement. Une fois encore, il fit apparaître une boule de feu dans sa main qu’il envoya sur le corps sans défense. Mais au dernier moment, Lasia s’interposa. Elle poussa un hurlement de douleur en se consumant. Amlar se redressa d’un bond en entendant les cris de sa femme et chargea Lakir. Le mystique n’eut pas le temps de riposter et se prit un coup de hache léger à la hanche. Il poussa un grognement de douleur et recula maladroitement tandis que le chef tombait à genou, à bout de souffle.
Cremlar de son coté, regarda la scène avec impuissance. Il bouillait de rage et voulait intervenir. De l’autre coté, il y avait sa promesse. Il aurait voulu la rompre. Mais la foule l’empêchait d’atteindre le centre du temple. La mort de Lasia et la détresse de son plus fidèle et vieil ami lui brisa le cœur et il crut s’écrouler. Il serra les dents et refoula les larmes qui menaçaient de couler.
- Tu… Salaud !
Lakir envoya une petite décharge sur Amlar et souleva son corps par magie. Sa blessure le faisait souffrir et l’empêchait de se concentrer. Mais la vie du jeune chef ne tenait qu’à un fil, qu’il serait facile de sectionner. Il fit léviter le corps au dessus de sa tête et l’envoya violemment contre un mur proche. Amlar tomba au sol avec un bruit mat. Et ne bougea plus. Lakir poussa un soupir et s’approcha des marches pour s’y appuyer et reprendre son souffle. Une fois fait, il s’approcha du corps pour vérifier qu’il avait bien gagné, sous les regards toujours incrédule des Tulks. Le mystique fit pivoter son ennemi sur le dos. Celui-ci respirait toujours, mais très faiblement. Il mourrait.
- Je vais t’achever !
Lakir concentra une fois de plus sa magie au bout de ses doigts. A ce moment là Amlar ouvrit son œil.
- Je… Meurs… (Il se redressa mollement en s’appuyant sur ses coudes, plongeant son regard dans celui du mage.) Libre…
Et s’écroula, définitivement mort. Cremlar réussit finalement à atteindre le centre du temple pour voir la dernière étincelle de vie dans l’œil de son ami s’éteindre. Il déglutit, refusant d’y croire et fit quelque pas. Mais déjà Lakir levait les mains, victorieux, et les quelques chefs partisans de la guerre l’acclamèrent, imité par leurs clans. Les autres restèrent dubitatif un instant, répétant les derniers mots du mort. Cremlar serra le parchemin dans sa main avec colère et se souvint de son existence. Il le déroula. Il contenait un sortilège très simple ainsi qu’une phrase à l’intention du chef Darnir.
‘ Guide-les. ‘
Cremlar s’éclaircit la gorge et récita la formule sous le regard ahurit de Lakir.
- Cremlar ? Mais que fais-tu ?!
Un trait de lumière s’en échappa et frappa le mystique. Une sphère s’échappa de son corps et illumina le temple. Aussitôt, des images défilèrent au dessus de sa tête. Et tous purent voir les derniers moments de Xorl, son apprenti. Lakir était penché au dessus de son corps mutilé, un sourire mauvais sur les lèvres.
- Tu aurais pu régner avec moi. Mais au lieu de ça, tu m’as défié. Et tu vas mourir. Et rien ne saurait empêcher mon ascension et la victoire de mon maître. Les Tulks ne pourront être sauvé. Ils seront tous des esclaves. A jamais ! Et personne ne pourra les libérer ! Crève Xorl ! Mes amitiés aux dieux !
Lakir sortit son épée de son fourreau et s’en servit pour décapiter Xorl. Les images se brouillèrent. Et le silence retomba.
Lakir déglutit et dévisagea Cremlar, les yeux exorbité.
- T-toi…
- Libre… Libre…
- Libre… Libre !
- Libre !
- Libre !
- Nous vivons libre !
- Nous mourrons libre !
Lakir regarda autour de lui, paniqué. Les Tulks commençaient à scander le mot avec colère, avançant vers le mystique. Les fidèles de ce dernier et partisans de la guerre sortirent des rangs, affolés. Le mot devenait de plus en plus fort, de plus en plus puissant. Et Cremlar défia Lakir du regard avant de lever le poing.
- Nous voulons la liberté ! Et le sacrifice des Eaux-Tranquilles n’aura pas été vain ! Nous sommes LIBRE !



Une semaine plus tard….
Cremlar rassemblait ses troupes. Depuis la réunion, le peuple Tulk était scindé en deux. D’un coté, les disciples du démon et de l’autre, ceux des dieux. Les premiers avaient l’avantage de la puissance. Les démons partageaient leurs pouvoirs avec eux, les rendant plus puissants et plus rapide que les Tulks ordinaires. Mais les dieux n’abandonneraient pas ceux qui avaient foi en eux. Cremlar en était persuadé. Ils gagneraient.
- Chef ? Quelqu’un demande à te voir à l’extérieur du camp.
- Encore des réfugiés qui demandent asile ? Certains peuvent-ils se battre ?
- Non. C’est autre chose…
- Quoi ?
L’officier réfléchit un instant avant de déclarer :
- Vois par toi-même.
Intrigué, Cremlar sortit du camp à la suite de son officier. Celui-ci le mena plus loin que le chef ne l’aurait imaginé, à l’orée d’une forêt proche.
- Ils t’attendent là.
Cremlar le dévisagea.
- Ai-je quelque chose à craindre ?
L’officier lui tapota l’épaule.
- Je crois que non.
Et il reprit la direction du camp. Cremlar resta quelques secondes sans bouger, scrutant les premiers mètres de la forêt. Puis, il s’y engouffra. Il arriva en moins d’une minute à une petite clairière. Un homme l’attendait là, assit sur un rocher. A l’approche du chef, il se leva et s’inclina humblement. Cremlar crut que son sang allait se figer. Il s’agissait d’un Miarle.
- Merci d’accepter de me rencontrer, chef Cremlar.
- Je… Ne savais pas que je rencontrais votre peuple. Mais c’est un honneur pour moi d’avoir la chance de vous demander pardon.
- Nous demander pardon ?
Cremlar se mit à genoux avec respect.
- J’ai participé au massacre de l’un de vos villages… Et mon honneur est à jamais souillé par ce crime odieux.
Le Miarle s’approcha du chef et l’invita à se redresser.
- Votre peuple suivait les directives d’un fou.
- Cela ne pardonne rien. Nous l’avons écouté, reniant tout ce en quoi nous croyions. Et aujourd’hui, nous allons y mettre un terme. Mon peuple va vivre ses heures les plus sombres. Nous partons en guerre contre nos semblables qui ont écouté la voix du démon.
Le Miarle opina.
- Et c’est pourquoi je suis ici, devant vous.
Des dizaines de Miarles sortirent des bois et encerclèrent le duo.
- Mon peuple veut se joindre à vous. Afin de tisser des liens d’amitiés plus profonds et plus durable et vous aider à en finir avec ce fardeau qui pèse sur vos épaules.
Cremlar resta abasourdit un instant. Les dieux ne l’avaient pas abandonné. Voilà l’aide qu’ils lui proposaient. Il s’inclina.
- Ce serait pour moi un honneur de combattre à vos cotés.
Son interlocuteur hocha négativement la tête.
- Non. Tout l’honneur est pour nous. Rare sont ceux capable de tenir tête à l’autorité suprême de leur peuple pour en défendre les idéaux. Nous savons quelle difficulté cela est pour vous, et nous tenons à vous aider dans votre entreprise. Nos lames et nos vies sont vôtres, Cremlar, Seigneur des Tulks.
Fin.
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